Enseignement  


Dans le milieu du Yoga, nombreux sont ceux qui ont entendu parler de « l'Ecole de Lonavla », mais bien peu ont pratiqué de façon assidue selon ses principes, pour la simple raison que peu d'enseignants français y ont été formés.

L'Ecole de Lonavla, ou plutôt l'Institut Kaïvalyadham (de kaïvalya, la libération, qui est le but ultime du Yoga), a été créée en 1924 en tant qu'âshram ou communauté spirituelle par Swâmî Kuvalayananda. Lui-même était le disciple d'un yogi légendaire, mais bien réel, Sri Madhvas Das de Malsar, appartenant à la lignée vishnouite de Chaitanya, d'obédience Bhâkta (dévotionnelle), mais reconnu comme « mahant » (grand maître) par les écoles philosophiques shâkti, lingâyat et saïva. 
Dès l'origine, l'âshram se référa donc à la tradition yoguique issue des Védas, avec Vashista comme ancêtre et aux apports du Tantra.
Très vite, Swâmî Kuvalayananda comprit l'importance de la voie scientifique occidentale pour faire comprendre aux esprits modernes la haute qualité des concepts yoguiques, et il encouragea ses disciples à se former aux sciences de la biologie, de la physique, de la chimie, et à la médecine.
Cet Institut fut pionnier dans le monde pour la recherche sur le Yoga et fut considéré en Inde, à l'échelle fédérale, comme l'un des trois centres de Hautes Etudes. Il fonctionne actuellement avec deux départements scientifiques, l'un spécialisé dans la recherche médicale, physiologique et psychologique, l'autre spécialisé dans la recherche littéraire et qui a commenté et publié de nombreux textes anciens.
L'ensemble des deux départements édite une revue trimestrielle ininterrompue depuis la création du centre. Cette publication est considérée comme unique en son genre dans le monde scientifique.Cette recherche sur les concepts et les pratiques yoguiques s'est enrichie progressivement d'une réflexion en sciences humaines, favorisant l'étude de la mystique comparée, de la psychologie et de l'anthropologie.

J'ai eu l'honneur de recevoir l'enseignement du successeur de Swâmî Kuvalayananda, Swâmî Digamberji, un homme discret, mais d'une très grande stature spirituelle.

C'est cet esprit très original, fondamentalement ancré dans la tradition et délibérément ouvert sur le futur, que je voudrais partager avec vous, afin de contribuer à faire du Yoga un vecteur pour une spiritualité post-moderne, laïque et humaniste, où l'aiguisement de la conscience de soi servirait pleinement à la conscience du monde.