Enseignement 

Cet enseignement s’adresse à toute personne, de niveau intellectuel courant, mais animée par un désir de comprendre notre condition humaine.

En faisant rayonner un possible réenchantement du monde, qui pourrait être la source d’un plus grand respect à l’égard des autres et de notre planète, cet enseignement pourra peut- être contribuer modestement à freiner la dévalorisation et la destruction du monde naturel dont nous sommes issus, et, en conséquence, celles de notre propre humanité.

Une spiritualité post-moderne

A l'aube de 3ème millénaire, dans cette période, à la fois prometteuse et chaotique, d'intense changement de civilisation, il est de toute première importance de s'attacher à comprendre l'être humain que nous sommes en tant qu'espèce, au delà de ses différentes cultures et de leurs systèmes de pensée spécifiques.
Après avoir pensé que notre bonheur dépendait de l'évolution matérielle et technique, libératrice d'énergie humaine, nous constatons que cet acquis ne profite pas à l'ensemble de l'humanité. Il renforce les clivages et les prises de pouvoir, ainsi que les replis de toutes sortes sur des passés idéologiques et religieux sclérosés, mais fantasmés comme représentant la société idéale.

Nous avons à promouvoir maintenant une évolution existentielle, philosophique et spirituelle, pour donner un sens à ce monde post-moderne, afin que l'extraordinaire poussée innovante de la civilisation de l'information, à laquelle nous assistons, se mette au service des valeurs de cœur et d'harmonie, qui ont toujours interrogé et touché l'âme humaine.

Notre monde moderne s'est édifié à partir de, et contre, la religion chrétienne institutionnelle, et le mythe du progrès sur terre a remplacé celui du paradis ; mais les Penseurs des Lumières ont échoué dans leur représentation d'un homme purement rationnel, entièrement libre car dégagé du poids des superstitions et des croyances.
Après deux siècles issus de ce fantastique tournant de la Révolution Française, dont les conséquences ont influencé l'ensemble du monde, les recherches en Sciences Humaines, en Sciences Sociales, et en Sciences Naturelles, ont accompli un travail peu connu du grand public, mais d'une importance fondamentale quant à la connaissance du genre humain : la rationalité scientifique a eu en effet le mérite de libérer la recherche de toute métaphysique, laissant le champ libre à une interrogation extraordinairement fructueuse dans les domaines complémentaires de la primatologie, la paléontologie, l'ethnologie, la psychanalyse, l'éthologie, l'écologie humaine, aboutissant à une image de l'homme comme un être issu de l'animalité et devenu pensant et imaginant, au terme actuel d'un certain rameau de l'évolution.

L'anthropologie fondamentale

Dans cette anthropologie fondamentale, l'homme est enfin considéré comme issu du monde naturel et en relation étroite avec lui, à travers son fonctionnement biologique, mais aussi émotionnel et psychologique.
L'homme est en effet constitué d'une réalité où son expérience corporelle, langagière et spirituelle forme un tout, et à partir de laquelle il a commencé à élaborer sa vision du monde.
La dimension fondamentale et primordiale de l'expérience humaine est d'être en totale contiguïté avec le réel, de se sentir profondément inséré dans son environnement naturel, avant l'avènement de la pensée séparatrice et des concepts.

Notre espèce a donc spontanément élaboré ses premières images sur le monde à partir de cette expérience primordiale, ce qui a constitué le germe de sa conscience réflexive et de ses innombrables interrogations face à la réalité des choses.
Cette pensée archaïque sur l'existence est aussi l'origine du désarroi de l'homme qui se perçoit comme à la fois "même" et "différent" des autres vivants.
Prenant en compte cet éveil de la conscience humaine à partir de l'animalité, la définition actuelle de l'homme, est celle d'un être capable non seulement de langage, mais surtout de discours sur la réalité : c'est un créateur naturel de symboles, puis de concepts, aussi doué pour fabriquer de l' imaginaire que des outils
En effet, grâce au langage et à la capacité innée de se projeter sur le monde puis de l'intérioriser pour tenter de lui donner un sens, l'être humain est avant tout un " homo symbolicus ". Son cerveau complexe a eu besoin, dans le cours de son évolution historique et dans la diversité de ses traditions, de créer des réalités immatérielles pour calmer son angoisse existentielle et pour se laisser submerger par l'exaltant bonheur d'être vivant.
Dans sa passion de connaître, l'homme a naturellement pris le monde qui l'entourait comme modèle, et s'est pris lui-même comme symbole premier, en élaborant toutes ses images les plus archaïques à partir de sa propre position dans l'espace et dans le temps.

Cette attitude fondatrice de la pensée a été le socle de tous les grands systèmes de représentation, puis de l'ensemble des mythologies, des croyances, et de toute forme de réflexion que l'homme fera sur lui-même et sur l'univers. Ainsi, dans cette magnifique poussée vers le mystère du monde et de la vie sont nées toutes les idées, les religions et les philosophies, la morale et le droit, et aussi toute démarche d'investigation, toute pensée scientifique.
L'anthropologie fondamentale permet de revisiter, avec un regard neuf, l'histoire de l'humanité, tant sur le plan des événements et de l'évolution des civilisations que dans le domaine de la pensée.
A l'heure actuelle, pour peu que nous sachions utiliser toutes les connaissances accumulées sur l'homme et en nous appuyant sur une meilleure compréhension des motivations de notre espèce, de ses limites et de ses potentialités, de ses démons et de ses dieux, il est possible de faire rayonner l'idée que l'homme a maintenant besoin, pour assurer son avenir et celui de la planète sur laquelle il est né, de tenir son destin par les deux bouts, en étant capable de mettre en complémentarité ses besoins matériels et spirituels, sans les opposer l'un à l'autre.
Cette synthèse peut voir le jour si l'homme apprend à utiliser son intelligence pour épanouir son corps mais aussi son esprit, sa pensée rationnelle, mais aussi son imaginaire, son individualité mais aussi son rapport à l'autre, et enfin son humanité, mais aussi son rapport à la nature et à la vie.

L'enseignement en anthropologie fondamentale

L'enseignement en anthropologie fondamentale est un moyen passionnant pour mettre en évidence les structures de cet esprit qui nous fait homme, et dont le symbole est la clé fondamentale.
L'étude de l' " homo symbolicus " constitue une possibilité étonnante offerte à chacun d'entre nous de refaire le trajet vers nos origines, de se situer, au présent, au cœur de son âme, et de s'inventer un futur paisible, en étant conscient de sa petitesse mais aussi de sa grandeur.
C'est également une tentative de faire rayonner la vision d'un possible réenchantement du monde, qui pourrait être la source d'un plus grand respect à l'égard des autres et de notre planète. Pour cela, il est nécessaire de commencer par accepter avec compassion le trajet chaotique et meurtrier de notre espèce, dû à nos peurs, nos désirs et notre agressivité mal maîtrisés, et de mettre en œuvre ce potentiel de conscience ouverte caché derrière le fonctionnement étroit de notre esprit. En un mot, redécouvrir notre spiritualité première, inscrite dans l'expérience même de notre existence, en deçà et au delà de toute culture. 
Le rôle que peut jouer l'étude des grands archétypes symboliques de la pensée, à travers les diverses traditions et religions est de nous renvoyer à cette rencontre unitaire avec le réel, seule capable de nourrir notre nostalgie de bonheur et d'harmonie.
Cette recherche fait écho au travail effectué par la physique fondamentale qui arrive à de surprenantes conclusions quant à la réalité intrinsèque et "souterraine" des choses. Le réel y est vu comme un océan d' "énergie-conscience" indivisible.

Il est donc probable que l'origine de la religion et de la spiritualité se tient dans cette conscience intuitive de notre unité avec les choses et les êtres, mais aussi de cette unité fondamentale de la réalité que l'on appelle Dieu, un sans second, Tao, Viracocha, Allah, Elohim, Awona-vilona, etc…..selon la culture dans laquelle on a été élevé, mais qui sert aussi de socle à toute idée de Transcendance, Divin, Sacré, Nirvana, etc….. 
Cette vision "spirituelle" (dans le sens d'une prééminence de l'aspect énergétique et invisible de la réalité) s'est peu à peu opacifiée au fur et à mesure que l'importance accordée aux possessions matérielles s'est accrue. On la retrouve pourtant en filigrane derrière les différentes spiritualités issues des grandes religions, mais également dans la vision du monde des peuples archaïques.
En cherchant à faire connaître les structures et la thématique fondamentale de cette quête humaine de l'esprit et de la conscience, cet enseignement pourra peut être contribuer modestement à freiner la dévalorisation et la destruction du monde naturel dont nous sommes issus, et, en conséquence, celles de notre propre humanité.


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